dimanche 23 septembre 2007

22/23/09/2007, Ayr - Cairns - Brisbane - Hong Kong - Paris - Lyon - Grenoble

Nous sommes dans la voiture qui doit nous ramener vers Cairns, puis dans un aeroport anonyme, un autre, puis me voila en pleine nuit dans l'immense aeroport de Hong Kong, bientot deja se profile le retour au bercail, loin de cet extraordinaire continent.
Sur ce continent, si loin de tout, la nature semble avoir rassemble toutes ses forces pour crier aux cieux toute sa majeste. Les espaces infinis, les paysages decoupes, les couleurs si vivantes, les animaux surprenants ... nos retines brilleront longtemps des images qui ont defile devant nous ces derniers jours. En attendant la route s'ecoule. Nos esprits voguent, le temps s'efface, je me sens dans un sentiment de transition entre plusieurs mondes si eloignes les uns des autres et pourtant formant une harmonie insecable... mon carnet de voyage se clot alors que que je voltige dans ces centaines d'images d'animaux, de plantes et de paysages fantastiques.

21/09/2007, South Mole Island - Ayr

Je me leve avec le jour. J'en profite pour me balader dans la foret a la recherche des casoar, parait il presents sur cette ile. Je ne reussit pas a en voir, je croise simplement plusieurs oiseaux et un serpent qui, effraye, prend une position d'attaque, avant d'opter pour la fuite.
L'ile, en fait d'etre deserte, habrite une location de coquets bungalows, un mouillage pour les voiliers et meme un golf. Toutefois, sortis de ces enclaves de modernite, l'ile est entierement derserte, sa nature parfaitement preservee. La vegetation varie de la jungle a la savanne en passant par des forets clairsemees. Nous prenons un chemin en direction de Oyster Bay et passons au travers d'univers vegetaux qui rapellent toute la cinematographie hollywoodienne se deroulant sur des iles tropicales...
Oyster Bay est une merveilleuse petite plage tres tranquile faisant face a un petit ilot herisse de palmiers. Les fonds marins ne snt pas tres riche et nous reprenons notre promenade en direction de Paddle Bay. Les iles paradisiaques, l'ocean limpide, tout incite a l'emerveillement et au calme. C'est un peu nostalgiques (deja !) que nous reprenons le bateau qui nous ramene sur la cote. Nous reprenons la cote jusqu'a Ayr, ou nous dormons dans un modeste camping.

20/09/2007, Airlie Beach - South Mole Island

Le reveil se partage entre les hordes d'oiseaux survoltes et le ronron des helicopteres qui decollent de l'aeroport. Notre bateau part vers 14h, aussi nous prenons le temps de ranger nos affaires, plier nos tentes, et trainer en ville (et envoyer des carnets de voyage, biensur). Notre dejeuner se constitue une fois de plus d'un sandwich avale au bord d'une zone marecajeuse. L'eau est agitee par les bonds des tarpons (sorte de grand poisson argente, qui aime particulierement faire de la voltige).
Arrivant a la zone portuaire, nous sortons nos paquetages et recuperons les jerrican d'eau potable et le materiel de snorkeling. Le bateau vient nous chercher, rempli a bloc de bagages que nous deposerons a Sandy Bay, sur la meme ile que nous. Nous debarquons a Paddle Bay. Le bleu de l'eau est tellement turquoise qu'il semble avoir ete colore pour la circonstance. Autour de notre ile, le chapelet d'archipel des Whitsunday s'egraine, proeminences vertes cerclees de sable blac, dans le scintillement des flots, sous la voute celeste denuee du moindre nuage. Nos affaires a peine deposees, nous plongeons. Les fonds sont un peu decevants en comparaison avec la grance barriere. Beaucoup de corail mort, beaucoup d'algues, et des myriades de minuscules meduses qui forment une couche d'eau mouchetee en surface.
Toutefois les poissons qui se faufilent sous notre masque sont eclatants.
Nous montons les tentes dans le soleil declinant, et j'opte, une fois de plus pour mon hamac: je ne voudrais pour rien au monde rater cette nuit sous les etoiles, berce par le clapotis des vagues, dans les bruissement des feuilles de palmiers agitees par le leger zephyr.

19/09/2007, Ingham - Airlie Beach

Depart de bonne heure une fois de plus. Beaucoup de route toute droite, un Mac Do (et oui, c'etait inevitable). Le paysage redevient sec. La foret, sur les colines, se rarefie. Elle cede la place a des plaines de vegetation basse, champs de canne a sucre, vergers de manguiers, de bananiers, elevages de zebus. De ci de la des cadavres de kangourous refont leur apparition.
Au detour d'un virage, la mer apparait. Elle nous attend, lassivement assoupie sur les flancs des forets d'eucalyptus.
Nous arrivons a Airlie Beach, citee balneaire clairement vouee au bronzage, aux fetes etudiantes, au tourisme, et au shopping. Nous optons pour un sejour d'un journee et une nuit sur South Mole Island, petite ile seulement peuplee de deux petits emplacements de camping equipes de WC et ... c'est tout. Pas d'eau courante, pas d'electricite, et la mer comme incontournable joyau. En attendant, nous campons, cette nuit, dans un camping infeste d'oiseaux particulierement inspires pour le chant et qui se situe ... en bordure d'aeroport !

18/09/2007, Cape Tribulation - Ingham

Matinee difficile, nous avons peu et mal dormi. Doudou et Agnes vont finir leur nuit sur la plage, Mika, Guilhem et moi allons faire une balade en foret. L'epaisse vegetation du sous bois est un spectacle permanent: la diversite des plantes, leur port, les strategies developpes pour gagner un maximum de lumiere et de sel mineraux sans sans faire devorer par des predateurs...
Nous rejoignons un second sentier dans la foret qui borde un bras d'eau stagnante. Un paradis pour les oiseaux ou nous cherchons, en vain, a voir des crocodiles. Nous assistons au passage de deux tortues d'eau douce.
En voiture vers le sud. Nous avons beaucoup de route aujourd'hui pour rejoindre le point de depart pour un archipel - les Whitsunday Island - ou nous avons prevu de partager notre temps entre farniente et apnee. Nous roulons donc bon train jusqu'a Ingham ou nous trouvons, apres bien des difficultes, un agreable camping equipe de barbecue pour y preparer du kagourou grille - desole Aurelie. La soiree s'ecoule, rythmee par les "clac" emis lors de nos tentatives d'erradiquer les moustiques qui nous attaquent.

17/09/2007, Cairns - Cape Tribulation

Le matin, nous allons chercher la voiture de location qui accompagnera toute la suite de notre periple. Nous ressortons au nord de Cairns, et des la sortie de la ville, la cote est parsemee d'un enchainement de plages paradisiaques. Sable blanc, cocotiers, eau turquoise, personne a l'horizon. Ici ce n'est pas la fraicheur de l'eau qui risque de nous ralentir pour notre baignade mais plutot l'existance, sur ces cotes, des fameux "salties", les crocodiles de mer, un des plus dangereux predateurs au monde, qui peuvent mesurer plus de 7 metres. Toutefois, il est rares de les croiser hors des endroits "connus" qui sont plantes de panneaux deconseillant la baignade.
La route longe la cote, s'en eloignant par moment pour des incursions dans les champs de canne a sucre, de bananiers. La foret devient de plus en plus fournie: fougeres arborescentes, palmiers bache, palmier wassai, yuccas, eucalyptus (bien entendu !), lianes, feuillages inextricables, la foret devient un rideau dense et je me prends a me croire en guyane francaise. En arrivant a Daintree, nous prenons le bac pour traverser une riviere largement indiquee comme etant infestee de crocodiles.
La foret est desormais massive. L'epaisse jungle autour de la route rententit d'un concert de cris d'oiseaux, de tintements de criquets, et de gloussements de grenouilles. Ici, la foret habrite des casoar, oiseau proche de l'autruche, a l'aspect assez prehistorique. Nous faisons une courte promenade en foret alors que le soleil decline, en esperant voir quelques animaux sauvages dont l'ecrasante majorite est nocturne. En fin de compte, nous ne croisons guere qu'un genre de poule peu discrete, des phasme, des lezards.
Nous cuisons notre repas sur une aire de barbecue encerclee par la foret. Il fait dersomais nuit, et j'apercois la silhouette d'une rousette (grande chauve souris frugivore). Les bruits de la foret emplissent l'espace, prenant des proportions parfois surprenantes qui nous rapellent que l'homme n'est ici pas davantage qu'un invite.
Nous arrivons tard dans un camping plonge dans le noir. Comme nous n'avons qu'une tente, j'opte pour un nuit dans mon hamac de voyage. Les buissons aux alentours font un bruit de tout les diables et nous en voyons surgir plusieurs bandicoot (genre de marsupiaux de la taille d'un chat et qui galoperont de maniere exuberante durant tout la nuit). Leur vagabondage et la sourde rumeur des hypothetiques crocodiles contribueront a faire de cette nuit une nuit particulierement courte et agitee.

16/09/2007, Cairns - Grande Barriere de Corail

La nuit a ete rythmee par les borborygmes et les egosillements d'une troupe de grosses brutes completement ivres qui habitent la piaule a cote de nous. A la vue de leur carrure, nous imaginons qu'il s'agit d'une equipe de footie (l'equivalent austrlien du rugby avec des regles... australes). Lever difficile, direction le port pour monter a bord du bateau du Cairns Diving Centre. Nous y sommes accueillis par un equipage jeune et tres energique. Nous quittons la marina, son eau encore trouble, chargee des sediments charries par les fleuves provenant de la foret. Cairns est cerne par une mangrove basse et dense. Rapidement, l'eau devient plus claire et la mangrove cede la place a des petites plages de reve. Des chapelets d'ile se dessinent au loin et des vagues, de plus en plus franches agitent le bateau qui fend les flots, se balotant en tous sens. Sur le pont arriere les passagers malades remplissent quelques sacs en papier.
Le soleil rayonne, la mer etincelle, l'impatience est palpable. Nous arrivonsvers des hauts fonds. Au travers d'une eau parfaitement pure, nous distingons les massifs de corail. L'ancre est jetee, nous enfilons nos combinaisons. Guilhem part pour une plongee en bouteilles, Doudou fait son bapteme, Agnes, Mika et moi optons pour du snorkeling.
Ca y est, je me jete a l'eau. Premiers contacts avec les flots tiedes et illico la splendeur. Au pied meme du bateau et partout autour, s'etend des catherales baroques de coraux multicolores, des hordes de poissons aux couleurs echappees d'un toile du douanier Rousseau et aux formes sans cesse renouvelees, poissons strilles d'or, d'email, constelles d'emeraudes, de saphyr, les bancs de minuscules escarmouches qui flottent autour d'un majestueuse anemone, les poissons perroquets qui croquent du corail... l'improbable beaute des fonds marins depasse mes reves d'enfance, alors que je regardais les documentaires sur la mer avec des yeux ecarquilles. Ici, on perd la notion du haut, du bas... apnees silencieuses sans repaires, l'espace diparait dans des dimmensions qui etincellent de couleur... remontee sur le bateau pour casser la croute. Nous echangeons nos "trophees": Doudou et Mika ont vu un petit squale, j'ai vu du banc de calmars, nous avons vu d'immenses benitiers, de petits poissons clown, de grands poissons ange... il nous tarde d'y retourner. Le second site de plongee est encore plus majestueux.
Le retour vers Cairns est silencieux. Le bateau vogue sur une mer calme, nos esprits flottent encore dans ce monde multicolore alors que la fatigue d'un journee de nage nous rejoint.